Périégèse d'Oto tome 1 [Description complète du village]

"Une porte monumentale flanquée d'une enceinte imposante, le premier rideau défensif du village caché du son. De multiples signes ésotériques et quelques traces rougeâtres décorent le tout et nous donne l'impression de pénétrer dans un autre monde, régi par d'autres règles. Cette barrière est gardée par deux étranges individus cagoulés et immobiles, les deux gardes avancés d'Oto. Par la suite, vous pouvez pénétrer dans un vaste espace ou les droits et devoirs ne sont que des concepts fumants et stupides, des mots qui ne pèsent pas bien lourd dans la vie des individus qui raclent le fond des rues dans l'espoir de survivre. Une hiérarchie fantomatique existe au sein même de ce lieu, la loi du plus fort, ou du plus coriace, le ghetto des mal-famés. Encore plus qu'ailleurs, il conviendra d'oublier sa raison pour la seule gloire des vils instincts. Cela est différent si vous avez la chance de trouver un paysage parsemé de rizières qui s'étendent à perte de vue, des hommes qui travaillent, se tuent à la tâche afin de caresser le maigre espoir de pouvoir nourrir sa famille. Au -delà de la culture traditionnelle du riz, des rumeurs avancent que les rizières servent aux trafiquants de drogue qui jalonnent les lieux pour cultiver des plantes aux effets nocifs. Quoi qu'il en soit, toutes les activités qui se déroulent dans cet immense espace rapportent un gain non négligeable à l'Otokage dans l'ombre. Le serpent blanc peut être croisé au sommet d’une colline qui porte bien son nom, celle de l’espoir, une cime qui laisse deviner les plus grands désirs de ceux qui osent la gravir. Il convient de faire attention à cette beauté enchanteresse qui a provoqué la mort de plusieurs hommes valeureux, plein de bons sentiments. Une nuée de couleurs inconnues émane de cette création de la nature, une marque qui ne doit rien au hasard. Tout comme l’édifice qui abrite un Dieu hors de la machine vénéré et craint, un homme dont le visage est un trésor qu'il faut préserver, une voix qui dicte, ordonne et commande son village, un espoir basé sur la vengeance et l’ambition. L'antre du Serpent est le repère du chef spirituel et militaire du village, une entité à la tête de la pyramide que seul quelques rares personnes peuvent côtoyer et regarder en paix. L’antre jouxte un temple respectable de part sa taille et son architecture savamment organisée. Il est de type pro style et un podium imposant contribue à le rehausser. Des inscriptions d'une langue inconnue bordent le fronton et la dernière marche. Au centre du temple, on peut apercevoir un cercle noir de plusieurs mètres de diamètre, dix moines se tiennent aux extrémités de cette marque, dix positions différentes. Une odeur de sang et de sueur se fait nettement ressentir. Au fond, une statue de culte en or d'un ancien moine contribue à imprégner un sentiment de domination. Il n'est pas difficile de se rendre compte que ce temple est un lieu voué à la piété et au combat. Plus au sud, Les hommes avides de puissance illusoire, d'une gloire incertaine, se doivent de pénétrer dans le manteau obscur et froid de cette forêt dangereuse. Ils peuvent y rencontrer des créatures quelconques ou des brigands faméliques. Les dernières informations font état de plusieurs clans indépendants d'Oto qui occupent cet endroit à leur guise. Traverser la forêt peut vous donner la malheureuse chance d’apercevoir une porte blanche creusée dans une roche calcaire, une colline rocailleuse que des visiteurs imprudents ne doivent pas souiller de leur curiosité. Des cries et silhouettes étranges émanent de ce bâtiment, quelques rumeurs. On dit que ce centre est le lieu d'expérimentation personnel de l'Otokage et ses hordes de médecins habillés exclusivement en noir. Juste à côté, on peut trouver un hôpital qui devrait plutôt porter le nom de laboratoire, un édifice à la pointe de la technologie qui regorge de parties interdites aux visiteurs et où les rumeurs vont bon train. Expériences macabres ? Prison pour des cobayes étranges ? Les soins ne sont pas d'une qualité extrême mais la curiosité est grandement stimulée pour peu que vous ayez le courage et l'utilité de pénétrer dans ce coupe –gorge. En ce qui concerne la frontière nord, elle est dotée d’une immense prison creusée dans la paroi rocheuse de la montagne et une porte colossale. Voilà à quoi ce résume la prison de l'oubli, un endroit où une seule peine existe : l'enfermement à vie. Les victimes qui ne servent pas de cobayes dans l'hôpital du charnier viennent passer ici une vie morose et mortellement oppressante.

Oto est un rêve pour ceux qui refusent le cauchemar de la bienséance et de la plate routine…"

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